Malas : ce qu’il faut savoir sur les colliers bouddhistes et tibétains

mala bouddhiste tibétain

Un mala est plus qu’un simple accessoire pouvant être porté en collier ou en bracelet. Véritable porte-bonheur, le mala accompagne tous ceux qui s’intéressent à la spiritualité et à leur bien-être, bouddhistes ou non. Ce chapelet de perles répond à une tradition remontant à plusieurs milliers d’années. Compte tenu de ses multiples bienfaits, il est facile de comprendre pourquoi le mala a survécu à travers les âges. De leur origine à leur signification, en passant par leurs différentes utilisations possibles, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur les colliers bouddhistes et tibétains.

Qu’est-ce qu’un mala bouddhiste ?

Le mot « mala » est un terme de la langue sanskrit (utilisée dans les textes religieux bouddhistes et hindous). Il peut être traduit par guirlande ou collier de méditation. Le mala était utilisé à l’origine pour un style spécifique de méditation, la « japa » (ce qui signifie « récitation »). C’est pourquoi il est communément désigné par le
terme « japa mala ».

Concrètement, un mala est un joli collier composé de 108 perles. Parfois qualifié de chapelet bouddhiste ou tibétain, ou encore de collier porte-bonheur, il
peut prendre bien des formes et des couleurs différentes. Il possède bien souvent un gland en guise de nœud final.

Le mala sert à compter les « mantras » durant la méditation. Un mantra est une forme de prière ayant des pouvoirs spéciaux qui permettent d’atteindre un stade supérieur de conscience et de
guérir les blessures de l’âme. Les effets dépendent du mantra utilisé. Par exemple, le mantra « Aum » agit sur l’énergie vitale et
clarifie l’esprit.

Les perles de prière des malas servent donc à rester concentré sur la récitation des mantras. Elles ont une signification spirituelle très puissante. Au Tibet, le chapelet mala est plutôt appelé « threngwa » par les moines. Il sert avant tout à garder un esprit clair et concentré.

Lorsqu’il est complet, le mala possède 108 perles ainsi qu’une perle « gourou », parfois appelée « Bouddha » ou « Meru » (faisant référence au mont sacré de l’univers). Le gourou, contrairement à sa connotation négative en occident, désigne le professeur, celui qui aide à s’élever et à atteindre un niveau supérieur de conscience. La perle gourou, généralement plus grande que les autres perles, constitue le point de départ et d’arrivée dans le comptage des séries de répétition de mantras.

L’origine du mala bouddhiste

Les origines du collier mala se perdent dans la nuit des temps. Le mala traditionnel aurait été conçu en Inde il y a plusieurs millénaires. On le retrouve depuis au moins 3 000 ans dans le l’hindouisme et le bouddhisme. Il a toujours été l’accessoire fétiche des personnes pratiquant le yoga et la méditation.

Les perles de collier mala sont semblables à celles présentes dans les chapelets des autres cultures et religions. Elles sont désignées comme des perles de prière ou des perles de chapelet. Beaucoup de personnes dans le monde utilisent des perles de comptage ou des colifichets durant leur pratique spirituelle.

Tout au long de l’histoire de l’humanité, les perles ont pris la forme d’amulettes, de talismans et de chapelets. Elles ont été utilisées comme protection (physique et spirituelle), mais aussi comme symbole d’autorité ou de richesse. Ce type d’objet a également longtemps servi comme forme de troc.

Ainsi, les perles de collier ou de bracelet ont servi aussi bien dans les relations interpersonnelles et culturelles que dans une pratique plus spirituelle. Elles renvoient au mysticisme et, pour certains, à une forme de magie ancienne et puissante.

Le mala est donc loin d’être l’apanage des religieux ou des personnes d’une culture bien précise. Il incarne le besoin de protection propre à chacun et un lien vers la dimension spirituelle qui se trouve en chacun de nous.

Collier mala : quelle signification ?

Un mala peut avoir différentes significations selon la forme, la taille et le matériau utilisé pour créer les perles. De manière générale, l’objet renvoie à la connotation spirituelle que l’on décide de lui attribuer, que celle-ci soit religieuse (bouddhisme, hindouisme, etc.) ou plus spécifique et personnelle (purification, vitalité, ouverture des chakras, etc.).

Chaque mala possède une perle gourou plus grosse que les autres. Elle représente la connaissance (le professeur) et l’acceptation de l’impermanence des choses : tout change, si bien que seul le
changement est constant dans l’univers.

Le petit cône parfois présent juste au-dessus de la perle gourou symbolise la vacuité. Ce concept est très présent dans la culture bouddhiste. Que signifie la vacuité ? Il s’agit de
l’inexistence de toute essence fixe et immuable. C’est l’un des enseignements
du bouddhisme, l’une de ses vérités fondamentales ou « Dharma ».

Le nombre de fils présents dans un mala
est également révélateur de sens. S’il est composé de 3 fils, cela renvoie aux
trois corps de Bouddha (corps absolu, corps de gloire et corps d’émanation).
S’il y a 5 fils, ce sont les cinq sagesses ou familles de Bouddha qui sont évoquées.
Enfin, la présence de 9 fils dans un mala symbolise le Bouddha primordial, le guide spirituel suprême.

Pourquoi 108 perles ?

Traditionnellement, les malas utilisés dans bouddhisme tibétain possèdent 108 perles en plus de la perle gourou. Ils sont alors qualifiés de colliers malas complets et peuvent posséder plusieurs perles marqueurs qui facilitent le comptage des mantras.

Selon les enseignements bouddhistes, il faudrait 108 perles de sagesse pour parvenir à la sérénité. Cela signifie que réciter des mantras 108 fois sans interruption permettrait d’atteindre l’illumination, notamment lors d’une méditation respectant la posture de la fleur de lotus.

Le nombre 108 n’est pas choisi au hasard. Il est considéré comme sacré et est omniprésent dans les textes anciens. Il y a d’ailleurs 108 lettres dans l’alphabet sanskrit. Mathématiquement, 108 est le
résultat de la formule bouddhiste suivante :

6 x 3 x 2 x 3 = 108.

Cette formule se décompose de la sorte :

  • 6 sens pour l’être humain (vue, ouïe, odorat, goût, toucher et pensée) ;
  • 3 temporalités (présent, passé et futur) ;
  • 2 conditions dans le cœur, l’esprit et dans toute intention (pure ou impure) ;
  • 3 états émotionnels bouddhistes (semblable, aversion et indifférence).

Dans l’hindouisme, le 108 se décompose comme ceci : 1 pour représenter Dieu, 0 pour signifier le vide ainsi que l’humilité qu’il engendre (la vacuité), et 8 pour symboliser l’infini.

Voici une liste non-exhaustive des significations les plus connues pour le nombre 108 :

  • 108 épreuves subies par le Bouddha avant l’illumination ;
  • 108 noms pour le Bouddha (et pour certains dieux et déesses hindouistes) ;
  • 108 passions à surmonter pour se libérer du cycle Samsara ;
  • 108 Upanishads (textes sacrés yogiques) ;
  • 108 positions principales dans le yoga et le tai-chi ;
  • 108 lignes d’énergie convergeant au niveau du chakra du cœur ;
  • 108 fois le diamètre du Soleil pour représenter la distance séparant la Terre de l’astre solaire.

Comment utiliser un mala tibétain ou bouddhiste ?

Loin de se limiter à un usage religieux, le mala peut être utilisé de plusieurs façons. Cet objet est
idéal pour rester concentré durant la méditation et lors de récitation de
prières et de paroles spirituelles (quel que soit le culte).

Contrairement aux bracelets malas courts, les malas longs sont composés de 108 perles. Un mala complet incarne donc 100 récitations d’un mantra spécifique (tel que le Om Mani Padme Hum par exemple) et 8 récitations additionnelles afin de focaliser sa concentration. Vous souhaitez savoir comment méditer avec un mala ? Cela revient à savoir comment égrener un mala. Voici la démarche à suivre.

À l’aide de l’une de vos mains (si possible votre main gauche), tenez votre mala avec douceur tout en
commençant à réciter le mantra que vous avez choisi. Pour chaque récitation, comptez une perle entre votre pouce et votre index, puis, déplacez une autre perle avec votre pouce. Il est important de suivre le sens des aiguilles d’une montre.

Pensez à démarrer le processus d’égrainage à partir de la perle située à proximité immédiate de la
perle de gourou. Vous avez effectué un tour complet dans le cycle de mantras
dès que vous avez atteint la perle de gourou de nouveau. Il est alors temps de retourner votre mala afin de continuer la récitation dans le sens inverse. Veuillez noter qu’il est conseillé de ne pas traverser la perle de gourou : c’est un signe de respect envers le maître spirituel qu’il symbolise.

Si vous êtes déconcentré par vos pensées, ce qui est très fréquent au début, faites-en sorte de vous
focaliser plus attentivement sur votre respiration. N’hésitez pas à compter chaque pensée avec vos perles de mala. Égrener les pensées avec les perles est le meilleur moyen de les apaiser.

Pour cela, laissez les pensées arriver dans votre réalité consciente et accueillez-les sans jugement
ni interprétation. Il n’est pas facile d’effectuer un tour complet des 108 perles de son mala sans être perturbé par une pensée. Mais ce serait le meilleur moyen pour devenir un être éveillé.

L’idéal est d’avoir un endroit calme et dédié à l’utilisation de votre mala. Avec le temps et la pratique, vous vous habituerez à utiliser le chapelet mala à tout moment et quel que soit l’endroit. D’ailleurs, en dehors de la pratique des mantras, vous pouvez mettre votre mala autour du cou ou le porter au poignet.

Porter un collier ou un bracelet mala sur soi aide à tirer profit des énergies positives concentrées dans ses perles. En effet, les perles de mala ont des vibrations énergétiques qui vous seront bénéfiques. C’est pourquoi le mala est également utilisé en yoga : il sert de point de fixation et « infuse » l’énergie de la pratique yogiste.

Comment faire un mala ?

Fabriquer un mala tibétain ou bouddhiste nécessite de respecter certains fondamentaux. Un
mala est toujours fait avec des petites perles rondes (de 7 à 10 mm de diamètre). Il convient de veiller à ce qu’elles puissent glisser facilement le long du fil.

Les perles sont en bois, en graine, en pierre naturelle ou précieuse (jade, obsidienne, or), ou encore en
os (os de yak par exemple). Le type de perle utilisé possède une signification importante. N’hésitez pas à vous renseigner sur les vertus de la lithothérapie.

Le matériau utilisé dépend aussi de l’origine géographique du mala. Les malas indiens sont souvent faits avec du santal, du tulsi ou du radraksha. De leur côté, les malas tibétains et népalais privilégient l’usage d’os ou de graines de lotus et de bodhi. Parfois, plusieurs matériaux différents composent un même mala.

Certains malas contiennent des perles d’espacement faites en métal. Leur usage est purement
décoratif. La perle centrale de chaque mala est la plus grosse de toutes : il s’agit de la perle gourou. Elle est généralement faite avec le même matériau que les autres perles de comptage.

L’autre élément essentiel pour faire un mala est le cordon. Fait en coton, en soie ou en nylon, cette
partie du mala sert à enfiler les perles. Enfin, un gland, ou un pompon, complète très souvent le mala. Il est habituellement fait de la même matière que le cordon du mala.

Comment choisir son collier de perles mala bouddhiste ?

Le choix de son mala n’est pas anodin : les différents types de mala aident à déterminer nos objectifs de vie. Porter un chapelet bouddhiste sert de rappel et « ancre » physiquement nos intentions au quotidien. Acheter un mala est également une excellente façon de se récompenser suite à la réussite d’une épreuve ou d’une tâche particulièrement difficile.

Un bijou mala de 108 perles peut être porté en collier. Certains malas sont plus petits : il s’agit des demi-malas de 54 perles. Enfin, les bracelets malas, comptant 27 perles, sont conçus pour être portés au poignet.

Qu’il soit porté au cou ou au poignet, le contact physique transmet les pouvoirs contenus dans les perles de prière. Choisir le matériau dont est fait le mala est donc primordial. Par exemple, certaines perles sont faites pour réduire le stress (perles en œil de tigre bleu notamment) tandis que d’autres éclaircissent l’esprit (c’est le cas des perles en obsidienne noire).

Il n’y a pas de méthodologie précise pour bien choisir un mala. Au contraire, laissez parler votre intuition. Il est fréquent de se sentir attiré par un mala en particulier, sans forcément
parvenir à l’expliquer. C’est très bon signe : la lithothérapie explique que nous pouvons tous entrer en résonnance avec certains matériaux tels que les pierres.

La couleur des perles est aussi un très bon critère de choix pour un mala. Cela est d’autant plus vrai si vous souhaitez travailler sur des chakras précis. Par exemple, un mala fait de perles de pierres vertes (comme le jade) est un excellent compagnon pour ouvrir le chakra du cœur.

Quoi qu’il en soit, que vous soyez un homme ou une femme, le choix de votre mala est avant tout une affaire personnelle : le plus important est la signification que vous lui apporterez.

Prendre soin de son mala

Entretenir son collier mala est essentiel. C’est un objet à la fois sacré et personnel. La
façon la plus simple d’en prendre soin est de l’égrainer souvent (si possible en parallèle de récitation de mantras, comme nous l’avons vu plus haut). L’égrainage permet en effet de polir les perles tout en révélant le cœur de leur matière.

Pour nettoyer un mala sur un plan spirituel, il convient de veiller à sa bonne santé énergétique. Le meilleur moyen d’énergiser un mala est de le laisser plusieurs heures sous les rayons du soleil ou d’une lune bien pleine. Brûler de la sauge blanche à côté du mala peut également aider. L’idéal reste de mettre le mala dans un bol chantant tibétain : il va ainsi capter les vibrations positives.

Il est déconseillé de nettoyer un collier à perles avec de l’eau (en se douchant avec par exemple). L’eau a en effet tendance à faire gonfler le bois et à abîmer le cordon. De même, il vaut mieux
retirer son mala durant le sommeil, afin d’éviter de le casser accidentellement.

D’ailleurs, savez-vous quelle est la signification d’un mala cassé ou brisé ? Cela symbolise la fin de son cycle de vie karmique. C’est-à-dire que le mala a accompli sa mission et que son
utilisateur n’en a désormais plus besoin.

Un mala est un objet personnel avant tout. Son utilisation et sa signification ne dépendent que de vous. Qu’il vous serve de collier de méditation, de chapelet de prière ou encore de bracelet porte-bonheur, l’objectif du mala est de vous épauler au quotidien dans votre quête du bonheur.

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